
La plante
Il est nécessaire de savoir ce que l’on mange et de quelle manière cela nous alimente.
Intéressons-nous à l’amande. Il s’agit d’un fruit à coque dit oléagineux, son noyau contient une ou deux graines, l’amande en est la partie comestible. Elle est contenue au centre de la chair de ce fruit provenant de l’amandier. Sa forme sauvage est amère et toxique.
L’amandier est un arbre de la famille des Rosaceae (tels que le fraisier des bois, l’églantier, le rosier ou le merisier). Il symbolise la fragilité, de par ses feuilles sensibles au gel ; la renaissance, étant l’un des premiers arbres à fleurir au printemps.
C’est un arbre monoïque, en d’autres termes ses fleurs sont mâles et femelles. Leurs pétales sont au nombre de cinq, signe distinctif de cette famille de plantes, sont de couleur rose pastel très clair et poussent avant ses feuilles. Ces dernières sont de forme effilée et finement dentelée, elles rappellent sa parenté au pêcher. Il ne dépasse pas la douzaine de mètres et prend une forme tortueuse.
La couleur vert amande vient de ses drupes duveteuses qui protègent les coques ces dernières protègent ses fruits contenant chacun une amande.
La domestication consiste en la sélection d’amandes douces, mutations rares et difficiles à maintenir. Son origine est débattue d’autant, qu’il n’y a pas de démonstration d’une évolution entre les formes spontanées d’amandiers et les formes sélectionnées. Les spécialistes en la question ne sont pas accordés, certains la date à 6000 ans avant J.-C., d’autres la considèrent plus récente. Certains disent qu’il est originaire de la région du Caucase en Asie et d’autres d’Inde.
Sa diffusion autour de la Méditerranée n’aurait débuté qu’au premier millénaire avant J.-C. grâce aux Phéniciens. Toutefois, ce qui semble sûr est l’utilisation de son huile pour la cosmétique chez les anciens Egyptiens puisqu’elle possède des propriétés adoucissantes et hydratantes. Ils s’en alimentaient aussi, certains pains en étaient agrémentés. Théophraste, philosophe de la Grèce antique, laissa en témoignage dans ses écrits qu’à cette époque, les grecques cultivaient à grande échelle l’amandier. Ils importèrent ces arbres d’Egypte. Son sous-produit, le lait, était déjà consommé à l’époque. Quant aux Romains, ils l’appelaient la noix grecque, ils avaient pour tradition de jeter des amandes sur les nouveaux mariés, là où certains jettent encore du riz de nos jours. La France en commença la production au V° siècle avant J.-C. Le Moyen-Âge fit perdurer son utilisation, par exemple, certains entremets sucrés étaient réalisés à base de lait d’amande. Charlemagne, en 812, ordonna d’introduire les amandiers dans les fermes impériales.
Aujourd’hui, les États-Unis produisent en masse ces oléagineux. La Californie représente 80% de la récolte mondiale d’amandes, avec 1,24 millions de tonnes annuelles, soit 39 kilos d’amandes produites toutes les secondes. La France assure 10% de ses propres besoins, principalement dans les départements des Bouches-du-Rhône, les Alpes-de-Haute-Provence ainsi qu’en Corse.
Lorsque vous consommez des amandes fraîches, la récolte fut réalisée entre les mois de mai et juin. En ce qui concerne les amandes sèches, il faut attendre que la chair, entourant l’amande – nommé l’écale- ait séchée et se fende, à l’automne.
Le Symbole
L’amandier symbolise depuis longtemps l’amour et la virginité. C’est un arbre qui peut prendre vie dans des sols pauvres en matière organique, voire secs ou caillouteux.
Il est dit plus haut que l’amandier est un arbre monoïque, donc que ses fleurs sont mâles et femelles. Cette plante est le symbole de l’union de plusieurs, en Un Unique.
L’amandier est le symbole d’Attis, Dieu phrygien. Sa naissance est insu d’un concours de circonstance : Agdistis, fils de Zeus, hermaphrodite fut émasculé. Lors de cet événement, la semence de ce Dieu tomba au sol, en ce lieu poussa un amandier. Une de ces amandes féconda Nana lorsqu’elle fut placée sur son sein. Elle donna naissance à Attis. On le représente portant un bonnet phrygien, symbole repris par les révolutionnaires français en 1789, animés par l’esprit des Lumières.
Les Grecs voyaient dans l’amande pressée le symbole de la semence de Zeus.
En Araméen, l’amande s’écrit “Luz” et donnera “Lux” en latin, qui signifie Lumière. Lug est un Dieu celte qui donne la Lumière à son peuple en restaurant l’ordre et le droit là où les autres dieux furent tombés dans oppression. Il faut comprendre que l’amande est le fruit de la Lumière. Au sens où la Lumière est la Connaissance, on parle alors d’esprit éclairé.
Voici le moment pour nous de citer le Dictionnaire des symboles (1) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, "l'amande est très généralement, par rapport à la cosse, le symbole de l'essentiel caché dans l'accessoire, de la spiritualité voilée par les doctrines et les pratiques extérieures, de la réalité masquée par les apparences et selon l'ésotérisme, la Vérité, le Trésor, la Source toujours cachée. L’amande est cachée dans sa coque, elle même cachée dans sa drupe, telle la Connaissance cachée au fond de nous-mêmes, qui permet l’illumination de l’âme”. L’amande est corrélée à la mandorle ou encore nommée “l’amande ourlée”. Cet halo de forme elliptique
enveloppe les corps de personnages sacrés, tels que Bouddha, Jésus Christ, la Sainte Vierge Marie ou les Saints Chrétiens dans la tradition iconographique religieuse. Signifiant que le personnage sacré considéré permet l’accès à la Lumière. Leur nature divine est cachée par leur enveloppe de chair. A cette période, commença le symbolisme de la Virginité de la sainte Vierge Marie par ce fruit ce qui prouve une logique en continu à travers les sociétés. La mandorle est symbole du dépassement de la notion du dualisme tel que la matière face à l’esprit, le Ciel face à la Terre. Elle est la réalisation de l’harmonie.
Notons que la symbolique de l’amande est féminine là où la symbolique de l’amandier est masculine.
Par contre, si on prend la fleur, son symbole est celui de l’étourderie et des âmes superficiels. Cette mise en garde face au travers de l’esprit est restée en mémoire depuis le suicide de Phyllis, princesse grecque, en prise au désarroi lors d’une longue absence de l’homme qu’elle aime. La déesse Héra l’a changea en un amandier stérile. Selon les régions l’homme en question est tantôt Acamas, tantôt son frère Démophon. Un jour, il revint dans cette région, fut informé de ce drame, se rendit jusque l’arbre et embrassa son écorce. Des fleurs se mirent à pousser.
Son Utilisation
Maintenant que l’on en sait un peu plus, voyons en quoi la transmission de sa culture, à travers des générations d’êtres humains, nous permet encore de consommer cet aliment.
Les fruits oléagineux contiennent tous des vitamines du groupe B principalement de la B2 et de la B3. Les amandes contiennent aussi des minéraux et des oligoéléments : phosphore, magnésium, calcium, cuivre, fer, manganèse et zinc en forte concentration.
Les protéines sont également bien représentées, tandis que les glucides sont présentes en faible quantité. Ces propriétés font de cet aliment une aide à la récupération pour les sportifs.
Le calcium aide au maintien de la masse osseuse ainsi qu’à la contractilité musculaire. Le magnésium inhibe la sensation de fatigue neuromusculaire, quant au phosphore il stabilise le pH sanguin.
Les fibres sont très abondantes jusque 80% et sont constituées en majorité de fibres solubles qui aident au transit et à la satiété.
Une amande contient 50 à 60 % d’huile. Elle contient peu d’acides gras saturés : 8 à 9 %.
Ce fruit est particulièrement énergétique, son apport calorique est particulièrement élevé ce qui permet une restitution des stocks énergétiques après l’effort. Sa teneur en eau est modérée : entre 20 et 40%, à la différence de la plupart des fruits frais, plus de 80 % de son apport calorique est assuré par ses lipides, essentiellement composés d’acides gras mono-insaturés.
Ces bénéfices pourraient être attribuables à la teneur élevée des amandes en différents ingrédients reconnus pour leur action hypocholestérolémiante comme les phytostérols, mais aussi les acides gras mono-insaturés, les protéines végétales et les fibres solubles. De plus les phytostérols limitent l’absorption des acides gras et des lipides.
Une publication du « journal of the American Heart Association » indique qu’une portion quotidienne de 42g aide à la perte de la graisse abdominale et du tour de taille. Cette portion à l’heure du goûter en remplacement d’un même apport calorique mais composé de glucide et de graisses saturées permet de faire baisser le taux de cholestérol, d’après des chercheurs de l’Université de Penn Satate, aux États-Unis.
Plusieurs études cliniques (2) ont démontré les effets de la consommation d’amandes sur la diminution de la concentration de cholestérol sanguin, en particulier sur le cholestérol LDL dit « mauvais cholestérol ».4). De nouvelles études épidémiologiques et cliniques démontrent qu’une consommation régulière d’oléagineux, surtout s’ils remplacent des aliments riches en gras saturés, diminuent le risque de maladie cardiovasculaires, le diabète de type 2, fait baisser le taux de cholestérol, engendre une diminution du risque de calculs biliaires ou encore de cancer du côlon chez la femme.
Quant aux vertus conférés à cet oléagineux, on peut établir la liste qui suit : vermifuge, rééquilibrant nerveusement, laxatif, antiseptique, calmant, un anti-inflammatoire intestinal, émollient, diurétique, reminéralisant et purgatif.
En ce qui concerne l'amandier, il permet aussi de lutter contre les affections pulmonaires, la coqueluche, l'insuffisance hépatique, la toux et les maux de gorge.
Le lait ou l'huile d'amande douce est réputé pour tonifier et purifier l'épiderme, chasser les dartres, adoucir, assouplir, elle permet la protection cutanée, est purgative, aide à la restructuration du film hydrolipidique de la peau, est cicatrisante et même démaquillante.
Les différents aspects d’un même objet semblent se recouper, bien que ces observations aient été faites par nos aïeuls ou par nos esprits éclairés de modernisme.